UN ARDECHOIS AU NEPAL

J’étais arrivé à Katmandou pour m’imprégner de paysages insolites, mais c’est un univers improbable évoluant hors du temps qui m’attendait. De même que je m’étais préparé avec soin à une marche soutenue, les dernières étapes furent en fait une course démentielle sous la menace d’orages exceptionnels. C’était au Dolpo, le Haut Dolpo, une des régions les plus reculées du Népal, quasiment ignorée du reste du monde, accrochée à la chaine de l’Himalaya faisant face au Tibet.

LE DHAULAGIRI 8167m – septième plus haut sommet du monde

ORGANISATION & CONTRAINTES

Nous étions 6, pas des aventuriers ni des sportifs en quête de performance, seulement des trekkeurs habitués aux longs périples. Celui-ci devait durer 18 jours dans un relief imposant des dénivelés conséquents, de longues étapes de six à huit heures de marche, plusieurs cols à plus de 5000m. Notre cheminement n’était ponctué par aucun refuge ou lodge, nous étions en autonomie avec nos tentes. Seulement dans les vallées du Dolpo retirées du reste du monde, dans ce ‘’Pays caché’’ longtemps interdit aux étrangers, les traditions ancestrales restent solidement arrimées au présent, les habitants majoritairement d’origine tibétaine y vivent dans des conditions précaires. Leurs ressources ne couvrent pas toujours leurs besoins pourtant rudimentaires. Pour les protéger d’une pénurie de moyens en tout genre les autorités imposent aux  »aventuriers » du Dolpo d’être autonomes en vivres et en énergie. Pas le droit par exemple de ramasser le bois nécessaire pour allumer un feu, les forêts se clairsemant rapidement pour disparaitre totalement à une certaine altitude. Il nous fallait donc nous équiper d’une cuisinière et du gaz indispensable. Dès lors notre groupe devait s’étoffer d’une remarquable équipe. Un guide, Am, et deux sherpas, Tulsi et Nabin auxquels s’étaient joints un cuisinier talentueux secondé par des aides. Mais un tel aréopage ne pouvait se lancer dans cette aventure sans les services de solides porteurs. Ce sont donc sept mules qui assurèrent notre logistique. Elles étaient dissipées comme des collégiennes. J’avais bien tenté de leurs attribuer un prénom bienveillant pour adoucir les exigences de la mission qui les attendait ; Chloé, Charlotte, Capucine, Zoé etc mais prétentieuses comme des mondaines aucune n’a jamais répondu à mes appels. Il y avait surtout pour nous accompagner deux chevaux fiers comme le cavalier qui les guidait. Ils étaient toujours affublés d’un équipement chatoyant un tantinet décalé de leur mission consistant à atteindre en urgence le village le plus proche en cas de maladie ou de blessure invalidante de l’un d’entre nous. Guère plus grands qu’une mule mais plus rapides et surtout moins bornés, leur élégance naturelle inspirait confiance. Celui qui aurait voulu les comparer aux purs sangs de l’hippodrome d’Auteuil auraient été mal inspirés. Certes ces derniers auraient ridiculisé nos équidés du bout du monde sur leur parcours moquetté d’une épaisse pelouse en les laissant loin derrière eux comme des marins d’eau douce esseulés en pleine mer. Mais je crains que la réputation des bolides d’Auteuil ne soit largement écornée s’ils devaient s’aventurer derrière eux sur une corniche accidentée surplombant un torrent agité ou dans une montée ruisselant de boue et de pierres au dénivelé démentiel alors que se pointe au sommet un troupeau de yaks moyennement bien lunés. Epargnons leur cette épreuve.   

Voici notre cavalerie de choc, plus intéressée ce matin là par la quiétude du lac que par l’objectif de mon appareil
C’était au petit matin de la cinquième étape en ouvrant ma tente

DECOUVERTES & EMOTION

 Ainsi équipés, secondés et rassurés nous quittâmes le village de Dunay (2140m) en longeant un torrent turbulent dont la clarté des eaux devait nous guider au lac Phoksundou (3640m), une merveille située à 3 jours de marche. La découverte permanente de nouveaux paysages et d’ambiances inédites stimulait notre émerveillement. A chaque étape une intense poésie se dégageait de notre environnement, pas celle des soupirs et des sonnets harmonieux, mais cette poésie authentique qui relie l’homme à la nature. C’est elle que le trekkeur recherche avant tout. Elle est la récompense de ses efforts. Quand sur la moraine du Ganda La l’altimètre affiche 4600m et que l’on voit autour de soi dans la lumière vespérale se dresser de nombreux sommets dont le vent venait d’effiler les pointes comme pour le Kanjirowa (6612m) serti de ses glaciers étincelants, l’humilité du trekkeur est à son comble, la fascination bascule alors dans l’enivrement. Un tel moment d’incandescence exceptionnel se reproduira en basculant au sommet du col Jeng La (5130m). C’est un véritable diamant qui s’offre alors au regard, un paysage de genèse, le septième plus haut sommet du monde, le Dhaulagiri (8167m).

Le lac Phoksundo génère ce même tremblement. La légende raconte qu’il serait né d’une turquoise offerte aux habitants par une déesse, ce qui expliquerait sa couleur allant du bleu profond au bleu-vert brillant. Ce lac sacré est interdit à la baignade. Même les poissons ne s’y risquent pas. Il n’y en aurait jamais eu. Et quand en hiver le froid tente de le paralyser dans la glace, c’est curieusement son centre qui commence à geler et non ses rives. Lové dans un écrin d’à-pics du plateau tibétain, seul un étroit sentier aérien permet de le contourner. Il est fréquent que des yaks ou des mules trop désinvoltes ou peu concentrés dégringolent dans son eau profonde de 150m comme s’il voulait affirmer une dernière fois son autorité à ceux qui l’auraient approché sans lui être suffisamment respectueux.

passerelle sur un torrent agité

LES IMPONDERABLES

   Mais durant un trek de plusieurs semaines on ne choisit pas sa météo. Les nuages ignorent nos exigences. La pluie nous a donc surpris une première fois au réveil de la quatrième étape. Elle a commencé à tambouriner très tôt sur la toile de nos tentes. Sa partition ne laissait aucun doute sur ses intentions, nous avions compris que l’étape du jour s’était déjà enlisée dans une humidité qui avait lissé tous les reliefs laissant désormais les sentiers se perdre dans un décor qu’ils ne reconnaissaient plus. A l’enthousiasme de la veille s’était donc substitué la nécessité d’être patient. Le trekkeur doit savoir attendre. Cette attente peut parfois durer plusieurs jours. Il se doit de convertir cette contrainte en opportunité. Dans ces moments-là il est fréquent de l’entendre murmurer des mots ayant la sonorité des paysages qu’il a traversés la veille, il s’empresse alors de les coucher sur son carnet comme on épingle des papillons sur une planche de liège pour mieux les observer.  

porteurs et trekkeurs sur un sentier aerien
C’est un sentier sinueux et aérien. On y croise des mules et des yaks. Des écoliers et des moines. Il y a même des trekkeurs en route pour le Haut Dolpo.
MILLET pourrait revenir planter son chevalet.
Ses modèles ont seulement changé de pays.

AMBIANCE & FASCINATION

   Chaque étape a son histoire, son scénario, ses impondérables et son ressenti. Les suivantes furent un enchantement. Le franchissement sous ses éternels drapeaux à prière du col de Ganda La (5300m) saluait notre entrée dans le Haut Dolpo. Nous basculions dans un autre monde. L’horloge du temps avait changé de rythme. Le relief qui se répandait devant nous racontait une histoire inédite. Notre itinéraire plongea aussitôt dans une profonde vallée, la vallée de la ‘’Montagne de Cristal’’. Ses falaises percées d’une multitude de grottes nous racontaient que des moines bouddhistes venaient y trouver refuge pour méditer à l’écart d’un monde pourtant dénué de la moindre tentation. Et puis ce fut la sidération, l’improbable, ce que l’on trouve d’essentiel sans même oser le chercher. C’était le village de Saldang (3780m) qui se répandait sur plus de 300m de dénivelé positif. Seul un Patou faussement débonnaire semblait devoir nous accueillir. Il nous surveillait sans trop savoir qu’elle devait être sa véritable mission en voyant déferler notre imposante colonne. Sa retraite désabusée nous rassura. Le village était vide. Totalement dévitalisé. Un vent violent venu d’un autre univers semblait avoir emporté vers des contrées inaccessibles ce qui pouvait l’animer. Tout pourtant y était consciencieusement ordonné, méticuleusement disposé. Mais l’irrationnel n’est pas toujours dénué de sens. Cette fois la réponse à nos interrogations était teintée de magie. La vie s’était tout simplement concentrée en contre-bas des habitations. Les villageois se répandaient dans tous les champs. C’était le temps des moissons. Tout le monde participait. On y fauchait, liait les gerbes, puis les femmes s’affaireraient pour ramasser les épis oubliés. Leurs outils rudimentaires, leur gestuelle comme leurs vêtements, toutes les représentations du labeur ancestral des paysans nichées dans notre imaginaire venaient éclore dans cette réalité. Nous étions devant un tableau vivant. Une toile animée digne des frères Le Nain quand ces trois peintres du début du XVIIème siècle trempaient leur pinceau dans la ruralité de leur époque. La beauté du spectacle adoucissait la dureté de la tâche de tous ces villageois. Le ciel était clair, sa luminosité lustrait de reflets paisibles l’exigence de leur travail. De cette récolte dépendait pourtant leur survie. Chaque année la rigueur de l’hiver expulse à titre préventif des familles entières en quête d’un refuge provisoire dans des villages moins exposés. Les écoles doivent fermer pendant des mois. Ceux qui quittent leur maison entrainent dans leur transhumance annuelle leur troupeau et leur récolte sans lesquels la vie serait impossible. Mais l’unique sentier qui traverse ce village s’élève, quelle que soit sa direction, sur la crête de cols culminant à plus de 5000m. Cette migration annoncée s’apparente à un exode. Seuls restent les plus déterminés entourés de leur troupeau de yaks dont les bouses séchées leur serviront de combustible en attendant le retour d’un printemps lointain.

tibétaine pendant moisson orge
Ces femmes ramassent les épis oubliés. Gestuelle ancestrale.
mules au sommet d'un col 5300m
Elles viennent de franchir le col de GANDA LA (5300m)
gros plan de yak
Sa fourrure est très prisée, son caractère beaucoup moins.
portraits femmes au champ
Les femmes étaient aux champs quand les hommes réparaient ou batissaient

RENCONTRES INSOLITES

   Traverser le Haut Dolpo c’est vivre plusieurs histoires à la fois. Les paysages sont des décors vivants qui ne peuvent générer que des rencontres insolites. Je pense essentiellement à tous ces enfants souriants et volubiles qui se précipitaient sur notre passage en espérant simplement un crayon, un bonbon ou un ballon. Les plus chanceux repartaient avec leur humble cadeau comme un chevalier qui aurait décroché le Graal.

portarits jeunes écolières népal
Leur simplicité et leur sourire imposaient le respect

   Il y eut aussi ce moine pressé comme un paroissien en retard pour la messe dominicale. Pourtant il n’avait pas hésité à s’arrêter pour nous saluer et nous confier ce qu’il savait impossible à dire. Nos langues ne correspondaient pas. Alors avec une gestuelle improvisée accompagnant son regard venant du plus profond de lui-même, nous comprîmes qu’il se rendait à une cérémonie religieuse importante dans le monastère que nous venions de quitter. Nous comprîmes surtout en le voyant repartir en courant dans ses sandales éventrées qu’il venait d’un village situé à deux jours de marche dans un relief tourmenté.

   Croiser le regard d’un villageois c’était un peu entrer dans son intimité. Mais il arrivait parfois que cette symbiose soit impossible comme avec cette femme qui nous avait regardés passer comme elle regardait passer le vent. Une autre en revanche restera un long moment dubitative et perplexe en découvrant son visage sur le cliché que je venais de réaliser. Elle finit par me remercier par un large sourire, mais son regard trahissait une profonde émotion.    

   Une nuit, installé sur les rives du Kyaksa Khola, un torrent bruyant qui s’imposait comme la bande son de notre progression, je restais éveillé dans mon duvet. C’est le bruit d’un sérac qui venait de se décrocher de sa paroi qui m’avait réveillé. J’entendais nos mules bramer. Elles semblaient impliquées dans une conversation passionnée. J’apprendrai le lendemain que l’herbe ne leur convenait pas. Je m’étais alors risqué hors de ma tente. Il y avait là tout un rassemblement. Certaines s’étaient visiblement échappées de leur périmètre à la faveur de l’obscurité pour venir visiter leurs copines. Le ciel était envahi par une escouade de nuages laissant seulement apparaitre dans une échancrure un essaim d’étoiles. Un bon augure pour la journée à venir. Et puis soudain un bruit sourd, une masse plus sombre que la nuit approchait, des branches bruissaient comme une enveloppe que l’on ouvre à la hâte, c’était un yak nonchalant et hiératique, plus fier qu’un prince le jour du grand bal. Il filait à contre sens de sa mission.

trekkeur en action au sommet d'un col
Il s’agirait de l’auteur de ce récit
camp dans la brume
L’essentiel de notre camp est perdu dans le brouillard.
Le soleil le retrouvera le lendemain

Et puis il y eut ces monastères bouddhistes perchés au plus près du ciel. A la fois visibles par tous mais curieusement difficilement accessibles pour les plus fragiles. Leur présence habite les consciences de la population du Dolpo depuis des siècles. A Shey Gompa (4320m) c’est une femme sans âge qui nous avait ouvert la porte du monastère. La pesanteur des saisons, l’isolement et sa ferveur évidente avait gommé toute expression de son visage tané par le soleil. La salle était obscure. Seul un modeste puits de lumière caressait l’espace. Les objets toujours très colorés dans ces lieux de prières se pressaient sur l’autel sans retrouver leur forme originelle. Les deux bougies aux flammes pourtant fragiles parvenaient néanmoins, au fur et à mesure de notre accoutumance à ce clair-obscur, à créer une étrange ambiance. Il se dégageait imperceptiblement dans cette salle imprégnée d’encens quelque chose de mystique. Devant notre trouble j’ai vu alors, adossée en retrait contre un des piliers, cette femme pourtant austère et réservée esquisser un léger sourire. Sans doute était-elle fière de notre émotion.

intérieur monastère népal
Un monastère touchant par sa simplicité et son humilité

UNE ODYSSEE AGITEE

   Le Haut Dolpo a beau vivre hors du temps, éloigné des tumultes de l’actualité, ignorant les folies qui embrasent de nombreuses contrées du reste du monde, il n’échappe pas à l’inéluctable, le dérèglement climatique ne fait aucune concession. Un épisode météorologique démentiel nous attendait. La mousson était pourtant derrière nous. Jamais de mémoire de népalais une ‘‘seconde mousson » digne des épisodes cévenols n’était venue la supplanter. Les trois dernières étapes s’annonçaient agitées.

Le premier signe annonciateur des difficultés à venir fut le franchissement d’un torrent. La passerelle qui l’enjambait était vrillée, torsadée après une nuit de harcèlement. Le courant l’avait bousculée sans parvenir à la déchausser. Il était évident qu’elle serait incessamment emportée nous interdisant tout retour en arrière. La pluie est l’ennemi numéro un du marcheur. Elle brouille sa visibilité, fragilise ses pas, elle l’oblige à plonger en lui-même sous le capuchon de sa cape. Et cette fois le ciel nous était tombé sur la tête. Aucune échappatoire n’était possible. Notre sentier n’était plus qu’un ruisseau de boue et de caillasses instables. Le regard rivé sur nos pas nous avancions comme des automates. Copieusement imbibés, nous fîmes halte dans un tipi, seul habitat rencontré en une journée de marche. Planté dans une clairière détrempée au bord d’une rivière menaçante, servant de relais aux muletiers, son poêle à la combustion modeste valait tous les relais imaginables. Ce fut un vrai bonheur. Enroulés dans des couvertures épaisses en poils de yak la nuit fut chaude et réparatrice.

passerelle aerienne pendant orage
Le plus improbable était encore à venir.

Le lendemain en revanche aurait pu être dramatique. Am, notre guide, nous mis aussitôt en garde face aux difficultés à venir. Vigilance et prudence étaient la consigne. Cette fois aucune passerelle n’enjambait ce nouveau torrent. Son courant était démentiel. Quand j’ai vu le visage des sherpas, d’ordinaire sereins et souriants, devenir graves, j’ai compris que l’affaire était sérieuse. Am et ses deux acolytes n’hésitèrent pas à pénétrer jusqu’à la taille dans cette eau glacée. Solidement plantés dans les galets pourtant instables, les bras tendus, étroitement liés l’un à l’autre, ils assurèrent ainsi notre passage. L’épisode fût mené avec une célérité époustoufflante. Le sentier continuait à se dérober de plus en plus souvent sous nos pieds: laborieux dans ses parties raides, nous obligeant à solliciter toute notre énergie musculaire en prenant essentiellement appui sur nos bâtons, délirant dans les descentes serpentant dans un chaos de rochers qui dilapidaient nos efforts précédents. Nous n’étions plus que des insectes rampants. Une falaise composée d’ardoises instables nous accompagnait sur notre droite, un dévers lisse comme un toboggan plongeait sur la rivière à gauche, notre progression devenait délirante. Elle le fut totalement quand un gigantesque glissement de terrain barra sous nos yeux toute progression. Les mules s’agitèrent. C’était la panique. Il nous fallut alors escalader au plus vite sur plus de cinquante mètres cet obstacle instable. C’est alors que la montagne vexée par notre détermination commença à nous bombarder de pierres. C’est donc un par un que nous franchîmes certaines zones comme des combattants sous le tir nourri de snippers déterminés. Seule une mule fut touchée. Blessée au niveau du cou, elle assura crânement sa mission jusqu’à son terme. Nous évoluions pourtant dans un paysage d’ordinaire feérique. Le soleil y a la réputation de balayer ce vallon de l’adret à l’ubac comme un projecteur la scène d’un music-hall. Le spectacle y est chaque fois celui d’escouades de mouflons ivres de liberté gambadant dans des touffes de sapins et se répendant dans d’étroites clairières comme des écoliers dans une cour de récréation. Alentours des cascades s’étirent avec volupté entre des rochers qui s’amusent parfois à les projeter dans le vide comme des gargouilles mutines. Mais ce jour-là ce spectacle faisait relâche. Le tonnerre grondait régulièrement nous faisant craindre chaque fois un nouvel éboulement. Les coulées de boue et de pierres, de roches et de bois continuèrent ainsi à déliter les flans de cette montagne victime de saignées intempestives jusqu’à notre arrivée dans le village qui avait été trois semaines auparavant notre point de départ. Sidérés, nous découvrîmes qu’au prix de risques insensés, de nombreux habitants n’hésitaient pas à braver le courant de la rivière. Attachés par de solides cordes, ils tentaient ainsi de récupérer quelques branches ou troncs d’arbres entrainés par les flots qui leur serviront une fois secs de bois de chauffage.

habitants dans un fleuve récupération bois
Ils prennent des risques insensés pour récupérer cette manne souvent vitale

EPILOGUE

Nous sommes restés ainsi plusieurs jours esseulés dans ce village d’ordinaire si vivant qu’une épaisse ouate nuageuse avait investi. Sans électricité ni chauffage, privés de réseau, avec des vivres en quantité insuffisante pour prétendre atteindre la bourgade la plus proche située à onze jours de marche, c’est par hélicoptère que prit fin ce trek aussi passionnant que fascinant, chargé d’étrangeté et de fulgurances insensées mais toujours nimbé de poésie et d’une beauté mystérieuse.

portrait petit enfant népal
Son bonnet ne souffre aucune contradiction
troupeau de mules chargées traversant un torrent
On comprend mieux en les voyant évoluer pourquoi les mules sont indispensables.
Plus tard, en haute altitude, quand le froid se fera plus cinglant, les yaks s’imposeront.
chortens sur un sentier
De nombreux Chôrtens et murs à prières ont pontué notre périple.
Ils sont placés de façon à gratifier de leurs bienfaits les voyageurs de passage
panorama haut Dolpo
Un relief lavé par le vent, des monastères centenaires, des yaks majestueux,
quelques panthères trop discrètes et une population extraordinairement digne dans sa simplicité

4 réflexions sur “UN ARDECHOIS AU NEPAL

  1. Un récit exhaustif de notre trek-aventure dans le Haut Dolpo qui m’a renvoyé durant sa lecture aux intenses moments que nous avons vécus ensemble et que je ne suis pas près d’oublier. De très belles photos l’accompagnent.
    Merci J.M.

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  2. Cher Jim, quel bonheur de lire cette expedition, quelle joie de découvrir ces photos de paysages grandioses et habitant(e)s de ces vallées reculées. Pendant ces quelques minutes de lecture , j’y étais moi aussi! Merci😊
    Quelle aventure ! La nature vous a récompensé par ses beaux paysages mais vous a aussi fait souffrir… heureuse que vous ayez pu en sortir indemnes …
    ta tête doit être bien pleine pleine d’emotions .
    Bon retour dans notre Ardèche paisible.
    Biz
    Pascale

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